#exil_7
Le Sénégal traverse une crise de confiance chronique. Une fracture silencieuse, mais profonde : entre citoyens et institutions, entre générations, entre élites et peuple, entre régions et centre. Et cette crise ne date pas d’hier. Elle est ancienne, enracinée dans des non-dits, des frustrations accumulées, des humiliations tues.

Or, les appels à un DIALOGUE NATIONAL semblent souvent n’être que des rituels politiques (politiciens) de pacification, des compromis de façade destinés à calmer les tensions sans jamais en traiter les causes profondes. Quant aux promesses d’AMNISTIE, elles ont souvent servi à blanchir l’impunité sous couvert de réconciliation.
Pour sortir de cette impasse, nous devons cesser d’importer des modèles extérieurs et revenir à notre propre Weltanschauung — notre cosmovision, notre manière ancestrale de comprendre le monde, la communauté, le lien social.
C’est dans cet esprit que nous devons oser inventer notre propre version du GACACA SENEGALAIS. Non pas un copier-coller du modèle rwandais, mais un processus enraciné dans nos traditions de palabre, de cousinage à plaisanterie, de justice réparatrice, de dialogue intergénérationnel et de médiation communautaire.
Car la vérité dite à voix haute dans nos quartiers, nos daara, nos maisons familiales ou nos lieux de culte a plus de poids que mille commissions officielles. Il faut remettre la parole au centre, pas une parole politique, mais une parole sociale, émotionnelle, spirituelle.
Ce n’est pas un « grand pardon » que nous recherchons, mais une CATHARSIS COLLECTIVE. Une réconciliation sincère, patiente, exigeante. Un retour à soi avant de revenir à l’autre. Une forme d’exil intérieur qui prépare le retour à une citoyenneté véritablement partagée.

Et peut-être qu’alors, nous pourrons dire que nous avons vraiment commencé à réconcilier tout-le-monde avec tout-le-monde: #maïeutique_nokkos
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