(…) la derniere contribution de Cheikh Oumar Diagne ne se limite ni au révisionnisme ni à un rejet réactionnaire de notre histoire ; elle incarne bien plus une NECESSAIRE AGITATION INTELLECTUELLE qui pose un débat fondamental pour la refondation nationale.

Trop souvent, on lui reproche son ABSENCE DE PRECAUTIONS ORATOIRES ou dintelligence sociale ou de maitrise de nos codes de communication publique, mais cette critique occulte l’essentiel : la profondeur du débat qu’il soulève. Ce débat, qui porte sur la nécessaire révision des concepts utilisés pour documenter notre histoire et réactualiser notre mémoire collective, mérite d’être pris en compte dans sa dimension intellectuelle et scientifique. Après tout, Cheikh Oumar Diagne est Dr² (2 doctorats), en préparation pour un troisième doctorat, et il est plus que capable de démontrer ses hypothèses avec rigueur.
Soyons patients et, à la limite, exigeons qu’il nous fournisse plus d’éléments d’analyse de ses positions. Son approche se caractérise avant tout par une posture dissidente et critique, celle d’un agitateur intellectuel qui agit à la bonne fréquence du « Senegalais lamda » pour secouer les consciences et inciter à une réflexion profonde.

A mon avis, ce n’est pas tant le quantitatif (nombre de CAPTIFS ayant sejourné ou non à la Maison des Esclaves de Gorée) qui est le plus important, mais bien la dimension symbolique et mémorielle du phénomène. Je me dis bien que l’histoire, en particulier celle de la traite négrière, doit être pensée au-delà de simples chiffres. C’est cette réflexion sur la MEMOIRE, sur la façon de se souvenir et de transmettre, qui doit occuper une place centrale dans notre débat historique. En ce sens, son intervention me semble être un levier essentiel pour revoir, sans complexes, les bases de notre mémoire collective.

Le débat sur la Maison des Esclaves de Gorée et son rôle n’est pas nouveau, mais Cheikh Oumar Diagne a l’audace de le poser sous un autre angle. Sa posture dissidente est, selon moi, extrêmement utile pour poser les vrais jalons d’une REFONDATION NATIONALE DÉCOMPLEXÉE, débarrassée des carcans imposés par des récits exogènes ou ceux des descendants des oligarchies esclavagistes locales. A travers ses « provocations », Cheikh Oumar nous invite à repenser nos symboles, notre mémoire, et surtout à ne pas accepter les récits dominants comme VÉRITÉ ABSOLUE, mais à les questionner et les réécrire selon nos réalités et nos propres outils intellectuels. C’est ainsi que nous pourrons bâtir une mémoire collective plus libre et plus adaptée à notre époque.
Maitre Pofrima
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